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Mary Ngugi transforme le running féminin au Kénya avec un camp d'entraînement révolutionnaire

  • 14/05/2024
Black and white photo of Mary Ngugi in streetwear sitting on a concrete staircase in the city, her hands folded together with her elbows resting on her knees.

Mary a grandi dans le sud du Kenya. Elle se souvient que quand elle était petite, sa mère allait tous les jours chercher de l'eau à la rivière la plus proche pour sa communauté Kikuyu, qui vivait dans les faubourgs de Nairobi. La championne de demi-fond se rappelle à quel point la vie de sa mère était cadrée. Elle se limitait principalement aux tâches domestiques. En grandissant, Mary avait peur que sa vie d'adulte soit cantonnée aux rôles de femme et de mère imposés par la société. Alors à l'âge de 17 ans, quand son coach de running lui a demandé si elle voulait faire partie de son équipe locale, elle a tout de suite dit oui.

Mary est rapidement devenue l'une des coureuses de fond les plus prometteuses du Kenya, en remportant l'épreuve du 5 000 mètres aux championnats nationaux d'Afrique Juniors. Mais malgré sa réussite, elle s'est rendue compte que les athlètes féminines n'avaient pas beaucoup d'opportunités dans le running. Une réalité due à la prédominance des hommes dans les camps d'entraînement et les clubs d'athlétisme. 

« Ce qui semble être une bonne voie pour les runneuses prometteuses peut s'avérer être une expérience traumatisante, surtout pour les jeunes filles, explique Mary. On les force à faire des concessions (scolarité, logement permanent et maternité, entre autres)  pour leur carrière sportive. »

Mary a donc eu l'idée de créer le Nala Track Club, une organisation réservée aux femmes, fondée en 2022 et basée à Nyahururu. Mary voulait donner aux jeunes femmes kényanes la possibilité de percer dans le running semi-professionnel en leur proposant un camp d'entraînement où elles pourraient se sentir soutenues et en sécurité.

« Ce qui semble être une bonne voie pour les athlètes prometteuses peut s'avérer être une expérience traumatisante, surtout pour les jeunes filles »

Donner une place centrale à la dignité

Le Nala Track Club s'intéresse à la personne dans son ensemble, pas seulement à l'athlète, explique Mary. Elle ajoute que les inégalités entre hommes et femmes dans le sport viennent du fait que les personnes sont considérées comme des talents pouvant servir les intérêts du parti en place. 

« Les athlètes ne sont pas simplement la somme de leurs performances. Nos runneuses ont besoin de savoir qu'on prend soin d'elles en tant qu'être humains, précise Mary. Elles sont importantes en tant qu'êtres humains, bien avant qu'elles ne rejoignent notre équipe ou qu'elles ne fassent de la compétition. Si on ne s'occupe que de leur carrière sportive, on passe à côté des éléments les plus importants de leur dignité en tant que personne, ce qui n'a absolument rien à voir avec leur réussite en tant qu'athlète. »

Mary voulait changer tout ça. Le Nala Track Club devait avant tout répondre aux besoins élémentaires des êtres humains : nourriture, logement, éducation… Sans aucun compromis, sans aucune concession. Mais une approche holistique de la prise en charge des athlètes a un coût financier, et on peut facilement passer à côté de nombreux postes de dépense, explique Mary. Par exemple, les athlètes qui rentrent pour les fêtes de fin d'année ont besoin d'un moyen de transport. Qui aide à payer pour ça ? Ou pour un séjour imprévu à l'hôpital ? À ces coûts auxquels on ne pense pas forcément s'ajoutent d'autres dépenses servant à répondre aux besoins de base, comme la nourriture, le logement et l'éducation. Fournir aux athlètes une expérience complète dans les camps d'entraînement implique une multitude de dépenses.

Black and white photo of Nala Track Club members wearing Nala t-shirts casually relaxing together at the track.
Black and white photo of Nala Track Club runner running on a blurred background.
Black and white team photo of Nala Track Club members smiling and wearing Nala t-shirts.
Black and white back view photo of Nala Track Club members walking down the street, 3 of which are walking side by side wearing Nike running jackets.

Nike s'engage pour la nouvelle génération de runneuses de tous niveaux et toutes origines. Pour mener à bien cet objectif, la marque s'associe au Nala Track Club, un club kényan exclusivement féminin fondé par l'athlète Nike Mary Ngugi.

Fondée en 2022, cette organisation située dans la ville de Nyahururu a pour mission d'aider les jeunes femmes à percer dans le milieu du running semi-professionnel. Elle leur propose un camp d'entraînement et d'accompagnement à la fois complet et sûr.

« Au Kenya, les runneuses ne jouissent pas des mêmes libertés que les hommes, déclare Mary Ngugi. Les athlètes prometteuses doivent souvent faire d'incroyables sacrifices si elles veulent courir à haut niveau, comme renoncer complètement à leur scolarité. J'ai créé le Nala Track Club pour lutter contre les inégalités que je vois autour de moi. »

Outre la formation de coachs, le soutien de Nike permettra de financer de nouvelles bourses d'études en résidence au Nala Track Club pour les runneuses kényanes prometteuses.

Un partenariat réussi

Nike a contacté Mary l'année dernière pour lui proposer de devenir partenaire du Nala Track Club et participer aux principaux frais généraux du programme. Une autre partie de l'argent servirait à deux initiatives que Mary souhaite mettre en place pour le futur des runneuses kényanes : former davantage de femmes coachs au Kenya et financer plus de bourses d'études en résidence pour les runneuses.

Ces domaines d'investissement coïncident parfaitement avec les convictions de Mary en matière de représentation. Car comment devenir ce qu'on n'a jamais vu ? Si plus de jeunes filles voient le parcours de coach incarné par une vraie personne, elles sont davantage susceptibles de choisir cette carrière. Le fait d'être témoin de ces parcours alternatifs peut ouvrir tout un éventail de possibilités pour les jeunes filles. 

Mary a soigneusement étudié d'autres aspects du camp d'entraînement moderne. Elle voulait que les filles se voient représentées dans les nombreux postes que les adultes occupent dans le camp, même si ces métiers ne sont pas directement liés à l'athlétisme. Chris Cooper, photographe européen et époux de Mary. Il se souvient d'une discussion qu'il a eue avec Mary au sujet de sa volonté de faire venir plus de femmes photographes pour raconter l'expérience du camp. 

« Mary a insisté là-dessus dès le début, confirme Chris. On s'est demandés quelle impression ça donnerait aux filles si elles voyaient uniquement un homme blanc européen prendre des photos d'elles ? On a décidé de former plus de femmes photographes en interne pour que ces filles puissent aussi se projeter dans ce métier. »

La même approche a été adoptée pour des postes comme celui de kinésithérapeute. Au lieu d'engager des hommes kinés pour le camp, Mary et son équipe ont cherché des femmes kinés, pour que les jeunes filles puissent se projeter dans des carrières autres que celle d'athlète pro. 

Pour ce qui est de l'impact du partenariat avec Nike, Mary affirme que cela a tout changé.

« Les coûts de fonctionnement du camp sont très élevés, explique la runneuse. J'ai la responsabilité de nourrir ces filles, de leur donner un toit. L'arrivée de Nike dans l'aventure a tout changé. On est capables d'absorber ces coûts. Et ça nous permet aussi d'accueillir plus de filles dans notre camp, en plus d'étendre l'impact du programme en formant des coachs. On avait vraiment besoin de leur aide. »

« Les athlètes ne sont pas simplement la somme de leurs performances. Nos runneuses ont besoin de savoir qu'on prend soin d'elles en tant qu'être humains »

Une victoire différente

Quoi d'autre le camp propose-t-il aux runneuses ? Des études entièrement financées, avec notamment des cours de business du sport, des cours d'anglais deux fois par semaine, des visites médicales sur place, etc. Mary veut que les filles soient libres de voir la vie autrement que comme une décision binaire : aller dans ce camp ou devenir mère ; devenir runneuse pro ou être scolarisée. La réussite du Nala Track Club ne se mesure pas au nombre de runneuses qui se qualifient pour les compétitions internationales. Aucun record battu ne justifiera son existence. 

« Gagner, c'est plus que franchir la ligne d'arrivée en première position, affirme Mary. Beaucoup d'athlètes ont remporté des victoires dans leur sport au plus haut niveau, sans qu'on s'en souvienne. Les gens se souviennent de toi quand tu les touches personnellement. Le Nala Track Club aura gagné s'il change des vies. C'est notre but ultime. »

Black and white photo of two members of the Nala Track Club standing outdoors wearing Nike running jackets, smiling side by side each other.

« Les gens se souviennent de toi quand tu les touches personnellement, affirme Mary. Le Nala Track Club aura gagné s'il change des vies. C'est notre but ultime. »

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